Résumé
Bien que la mort ait fait l’objet de plusieurs interprétations interdisciplinaires, elle constitue encore de nos jours matière à réflexion. Se questionner sur le rapport entre la mort et les jeunes propose ainsi une multitude de perspectives à explorer. Dans ce texte, nous nous interrogeons sur les pratiques commémoratives des jeunes en deuil. Notre étude s’appuie principalement sur un cas singulier de ritualité vécue dans un groupe de jeunes adultes de 18-25 ans. Par le récit de la ritualisation ayant suivi la mort accidentelle d’un des membres du groupe, nous tenterons de comprendre comment se vivent la mort et le deuil face à la perte d’un des leurs et quel rôle les médias sociaux peuvent jouer dans ces circonstances. Tout porte à croire que les rituels réalisés par le groupe de pairs en marge des rites funéraires classiques lors de la sépulture et dans les pratiques commémoratives – telle l’érection d’une borne de route –, participent au processus du deuil et qu’elles sont en quelque sorte l’expression de l’apprivoisement de la mort qui passe par la régénération de groupe.
Article de Martine Roberge, dans la revue Frontières, Volume 29, Numéro 1, 2017, Les jeunes et la mort