Résumé

Lorsqu’un adolescent sent ou pense qu’il risque de mourir, il a besoin des autres, d’être en lien, de se rapprocher de ceux qui l’aiment pour lutter contre l’inéluctable sentiment de solitude et d’angoisse de séparation. Il a aussi besoin d’une personne avec qui parler de sa mort. En nous mettant à son écoute et en l’aidant à formuler ses questions, qu’elles soient pleinement élaborées ou qu’elles se cherchent, nous l’aidons à dire, à penser, à ressentir, à verbaliser ses sensations, ses sentiments ou ses émotions. Il peut nous être difficile d’entendre ses tristesses, ses angoisses, ses colères, ses impuissances, son sentiment d’injustice… Notre rôle est de l’accompagner dans son cheminement, même lorsque nous n’avons pas de réponse à lui apporter, même lorsque nous nous sentons impuissants, que nous ne parvenons pas à le rassurer ou que nous avons envie de fuir. Ce qui est important, c’est que nous soyons là afin de recueillir, et si possible, de contenir ses affects négatifs et l’aider à réaliser qu’ils ne le définissent pas. Cela lui permettra alors d’entrer dans une sorte d’acceptation du destin.

Article de Muriel Derome,  Aurélie Lefebvre et Khémi Ferrey, dans la revue Frontières, Volume 29, Numéro 1, 2017, Les jeunes et la mort